C’est aujourd’hui, le 21 février 2017, que certains candidats à la présidentielle française d’avril doivent dévoiler leur programme en matière de santé. La santé, comme l’économie, l’éducation ou la sécurité fait partie des sujets qu’on dit « concernants », c’est-à-dire qui parlent aux gens.
De manière étonnante, ces candidats semblent avoir un point d’accord assez suspect. C’est celui qui rembourse les frais de prothèses dentaires, de prothèses auditives et de soins optiques comme le port de lunettes. Les candidats ont indiqué que désormais ces soins seraient mieux pris en charge.
Suspect, parce que l’on sait qu’il s’agit de soins de santé à la fois chers et très mal remboursés.
Autrement dit l’annonce des impétrants au poste de président de la République française ressemble beaucoup à une belle promesse, populiste, car très en rapport avec les demandes des français.
Le problème c’est qu’il faudra trouver les moyens financiers de ces mesures. Si les implants dentaires ou les lunettes sont peu remboursées par l’Assurance Maladie c’est en raison de leur cherté, des honoraires ou bénéfices que s’octroient les professionnels médicaux et enfin et indirectement parce que cela fait le jeu des complémentaires santé.
Et de ce côté, c’est une injustice supplémentaire. Ceux qui ont les moyens de se payer une assurance complémentaire santé puissante compensent la faiblesse des remboursements, ceux qui n’en ont pas les moyens en sont totalement de leurs poches.
Pourtant, on voit bien que d’emblée, il est anormal d’être moins bien remboursé pour une grippe que pour une dent manquante. A moins qu’en plus du problème du prix, on conteste la valeur médicale du soin dentaire ou du soin optique. Et ce qui est vrai des yeux et de la bouche l’est encore plus d’autres formes de soins « parallèles » comme la chirurgie réparatrice ou la médecine de rajeunissement. Mais enfin si on comprend un peu pourquoi il n’est pas nécessaire à un Etat de rembourser la citoyenne qui refait ses seins, on peut lui reprocher de mal rembourser celle qui a besoin de mieux voir pour conduire, pour se déplacer, pour ne pas abimer ses yeux.
Le feront-ils vraiment ? C’est peu probable. D’autant que certains des candidats ont d’ores et déjà indiqué que le remboursement complet de ce type de frais médicaux serait possible à la fin de leur mandat, soit après 5 années d’exercice.
Autant dire qu’il pourront toujours s’excuser des atermoiements de l’administration et raconter qu’ils n’ont plus le temps de faire advenir la mesure.